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ACCOMPAGNER LE CHANGEMENT
4 PILIERS ESSENTIELS

La conduite du changement est un processus complexe, mais crucial pour garantir la résilience, la pérennité, et la performance des entreprises dans un environnement en constante évolution. Le changement peut prendre de multiples formes, qu’il s’agisse de transformations digitales, organisationnelles ou stratégiques. Mais pour que ces transformations soient réussies, il est essentiel d’accompagner les parties prenantes de manière structurée et cohérente.

 

Dans cet article, nous détaillons les étapes nécessaires pour conduire le changement efficacement en s’appuyant sur quatre piliers essentiels.

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1. APPORTER UNE VISION

Clarifier et communiquer les enjeux du cha,ngement

 Avant d’entamer toute démarche de changement, il est impératif d’identifier les enjeux qui guideront le processus. Cette identification peut se faire en plusieurs étapes essentielles : 

  

  • Analyse du contexte : Évaluer l’environnement interne et externe de l’entreprise pour comprendre les forces et les faiblesses qui influenceront le changement. 
  • Principaux impacts : Identifier les conséquences potentielles du changement sur l’organisation, les équipes et les clients. 
  • Définition des objectifs clairs : Les objectifs du changement doivent être définis de manière SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporels) pour qu’ils soient concrets et tangibles pour chaque acteur de l’entreprise. Par exemple, un objectif de changement pourrait être d’augmenter l’efficacité opérationnelle de 20 % en un an grâce à un nouveau système ERP. 
  • Formalisation intelligible du changement : Communiquer la vision du changement de manière claire et concise est essentiel pour que tous comprennent non seulement le « quoi », mais aussi le « pourquoi » et le « comment ». L’enjeu est donc de parvenir à formaliser un « pitch » transparent qui explique les raisons, les bénéfices attendus, et les étapes nécessaires pour créer une compréhension partagée. 

2. mobilisation des équipes

La cartographie des acteurs

 

S’il y avait un outil à retenir, ce serait la cartographie des acteurs. Il permet de visualiser les parties prenantes du changement via un exercice de “quadrillage du terrain” et ainsi de mieux comprendre les ressources internes sur lesquelles s’appuyer pour engager la mobilisation. 

Voici un exemple spécifique pour chaque catégorie d’acteurs dans une société de conseil en informatique qui souhaite adopter une nouvelle plateforme de gestion de projets collaboratifs : 

** Engagés (+3 Synergie, +1 Antagonisme) : Les consultants techniques et chefs de projet qui voient la plateforme comme un moyen de mieux coordonner leurs tâches et d’augmenter leur productivité. Ils comprennent l’avantage de centraliser les échanges pour mieux gérer les projets clients et sont prêts à s’investir. 

** Passifs (+1 Synergie, +1 Antagonisme) : Les membres du support administratif, qui n’ont pas d’opinion marquée sur le changement, car ils ne l’utilisent que de façon indirecte. Ils suivront la formation si elle est requise, mais ne sont ni enthousiasmés ni réticents. 

** Maussades (+1 Synergie, +2 Antagonisme) : Les consultants plus anciens, habitués aux méthodes actuelles, qui voient l’intérêt mais redoutent de perdre en efficacité à court terme le temps d’apprendre un nouvel outil. Ils pourraient être convaincus avec des démonstrations sur les gains de temps pour la gestion des tâches répétitives.

** Hésitants (+2 Synergie, +2 Antagonisme – Triangle d’or) : Les responsables de comptes clients, qui sont conscients des bénéfices mais craignent que l’outil ajoute des processus supplémentaires, rallongeant leurs délais de réponse. Ils seront des alliés précieux si on leur montre comment la plateforme peut réduire les risques d’erreurs et centraliser les informations. 

** Opposants (+1 Synergie, +3 Antagonisme) : Les chefs d’équipe en charge de plusieurs projets complexes, pour qui la plateforme représente un changement majeur dans leur organisation et un risque de surcharge. Ils ont besoin de voir comment elle peut s’intégrer aux processus actuels sans générer de confusion.  

** Révoltés (+2 Synergie, +4 Antagonisme) : Certains experts seniors, qui pensent que l’ancien système fonctionne parfaitement et qu’aucun changement n’est nécessaire. Ils sont sceptiques face aux nouvelles technologies et nécessitent des arguments très convaincants pour adhérer.  

** Déchirés (+3 Synergie, +4 Antagonisme) : Les experts en sécurité informatique, enthousiastes à l’idée d’unifier les outils, mais préoccupés par les nouvelles failles de sécurité potentielles qu’une plateforme collaborative pourrait introduire. Ils pourraient être convertis si l’on assure des mesures de sécurité strictes et la possibilité de personnaliser les accès. 

carto acteurs
 
Une fois les acteurs du changement positionnés, il convient d’appliquer les 3 principes clés de la stratégie de ralliement : 

 

** Identifier et engager les alliés : Le premier principe consiste à repérer les acteurs qui sont déjà favorables au changement ou qui en perçoivent rapidement les bénéfices potentiels. Il s’agit de votre « triangle d’or ». Ces alliés peuvent être des leaders d’opinion, des experts ou des employés influents qui servent de relais pour convaincre les autres. En les impliquant activement dès le départ, ils peuvent aider à propager une attitude positive et à influencer les plus hésitants.  

** Convaincre les hésitants : Les hésitants se trouvent souvent dans le « Triangle d’or » de la cartographie des acteurs, car ils possèdent un potentiel d’engagement important, mais sont encore incertains quant aux impacts du changement. Ce deuxième principe repose sur une communication ciblée et des preuves concrètes des avantages de la transition. Il s’agit d’écouter leurs préoccupations, de répondre à leurs questions, et de les convaincre en leur offrant des formations ou des démonstrations personnalisées qui mettent en avant les bénéfices spécifiques du changement pour eux.  

** Réduire les résistances : Le dernier principe s’adresse aux acteurs les plus résistants, voire opposés au changement. Plutôt que de chercher à les convaincre rapidement, il s’agit ici de minimiser leur impact potentiel sur les autres groupes et de comprendre les sources de leur résistance. En s’occupant trop des opposants, le risque est de transformer le débat en conflit et de désengager plus largement. 

3. accompagner la transition

Un voyage émotionnel

 

Il ne faut pas négliger les impacts de tout processus de transformation et les phases par lesquelles certains acteurs vont passer. Ce processus peut être assimilé aux phases du deuil, car il entraîne souvent une perte et un renouvellement.

Voici les 7 phases typiques de la transformation à prendre en compte dans l’accompagnement des équipes. 

 

1/ Choc : Prise de conscience du changement imminent. 

2/ Déni : Refus d’accepter la réalité du changement. 

3/ Négociation : Recherche de solutions pour éviter le changement. 

4/ Dépression : Sentiments de perte et de désespoir face à l’incertitude. 

5/ Acceptation : Reconnaissance de la nécessité du changement. 

6/ Exploration : Recherche active d’informations et de nouvelles compétences. 

7/ Intégration : Adoption des nouveaux comportements et intégration des changements dans le quotidien.  

Prendre conscience de ces étapes permet aux managers d’adapter leur soutien pour faciliter l’acceptation du changement.

4. maintenir l'engagement

L'acceptation du changement n'est pas un sprint mais un marathon

La réussite du changement nécessite un suivi pour maintenir l’engagement et ajuster la stratégie en fonction des retours du terrain.

  • Formation ciblée : former les équipes pour qu’elles acquièrent les compétences nécessaires est fondamental. Par exemple, les responsables de comptes clients qui adoptent une nouvelle plateforme de gestion de projets collaboratifs devront comprendre son fonctionnement pour l’intégrer dans leur quotidien.
  • Développement de compétences spécifiques par catégorie d’acteurs : les formations peuvent être adaptées selon les attitudes des acteurs envers le changement (engagés, passifs, hésitants, opposants). Un accompagnement personnalisé permet de traiter chaque besoin et de réduire les résistances. 
  • Rôle du manager : le manager, en tant que pont entre la direction et les équipes, joue un rôle crucial dans le suivi. Il doit écouter les préoccupations des employés, inspirer la motivation et faciliter la transition vers les nouveaux processus. 
  • Communiquer : parmi les enjeux forts du long terme, maintenir un partage et une communication régulière permet d’asseoir le succès du changement dans le temps (partager les retours d’expérience, suivre ensemble des indicateurs clés de performance, poser les risques et les plans d’action…) 
  • Suivi et ajustement de la cartographie des acteurs : en fonction de l’évolution des comportements des parties prenantes, les managers doivent adapter leurs stratégies pour maximiser l’engagement et réduire les résistances. Par exemple, les experts en sécurité informatique, s’ils sont préoccupés par les failles potentielles d’un nouvel outil, pourraient être rassurés par des mesures de sécurité strictes et une personnalisation des accès.

Le retour d'expérience de Christelle

 

La conduite du changement est un défi stratégique pour les entreprises souhaitant rester compétitives. En clarifiant la vision, en mobilisant les acteurs, en assurant le développement des compétences et en suivant les progrès, une entreprise peut améliorer ses chances de succès. 

Les managers, en tant que facilitateurs et catalyseurs, jouent un rôle crucial dans ce processus. Une bonne communication, une écoute active et une stratégie d’accompagnement permettent de réduire les résistances et de renforcer la cohésion et l’engagement des équipes. 

Dans le cadre d’une mission de conseil, j’ai participé à un programme de transformation d’ampleur qui au travers d’un changement d’ERP et d’outils a embarqué les métiers et l’entreprise dans une transformation profonde de ses process.  Accompagner un tel changement demande une prise de recul importante sur les acteurs qui participent à ce changement. La cartographie des acteurs s’est révélée être un outil très utile pour cibler les efforts sur les alliés et veiller à préserver une bonne dynamique collective. Je ne peux que le conseiller à toute personne qui embarque son équipe dans un nouveau virage !